Formation de skipper en catamaran de croisière

« Sur la vergue de grand-voile, à ferler la voile avant qu’elle ne s’envole en morceaux ! » cria le skipper, et aussitôt nous fûmes sur la vergue, tâchant de rassembler ce qu’il y avait encore moyen de sauver de notre catamaran. Nous enroulâmes les morceaux de toile déchirée autour de la vergue et assujettîmes le tout avec des rabans étroitement souqués. Mais à peine avions-nous regagné le pont de notre bateau qu’une seconde déchirure retentit bruyamment d’un bout à l’autre du voilier : le petit hunier, dans lequel nous avions déjà pris deux ris, s’était déchiré en deux dans le sens de la largeur, juste en dessous de la bande de ris, d’une empointure à l’autre.

De nouveau, il fallut amener la vergue, peser sur les palanquins de ris et grimper sur la vergue pour ariser. En raidissant les palanquins au maximum, nous soulageâmes l’effort des autres empointures et, en transfilant l’empointure du bas ris et en nouant soigneusement toutes les garcettes, nous réussîmes à établir la voile au bas ris.

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Apprendre la voile en catamaran habitable

Pour apprendre la voile en formation catamaran habitable, nous finissions de lover les manœuvres et nous nous attendions à entendre d’un moment à l’autre l’ordre : « En bas, la bordée qui n’est pas de quart ! », quand le grand cacatois se libéra de ses rabans et se déploya sous le vent, claquant et secouant le mât comme une baguette. Quelle besogne en perspective dans ce stage de croisière en catamaran ! II fallait absolument reprendre le contrôle de la voile, ou bien lui couper ses amures et la laisser s’envoler, Sans quoi elle allait casser le mât. Tous les matelots les plus agiles de la bordée de tribord furent envoyés en haut, l’un après l’autre, mais leurs efforts demeurèrent vains.

Formation catamaran habitable

Finalement, John, le grand Français en formation skipper sur catamaran habitable, qui était le chef des tribordais (et un des meilleurs marins qui fût jamais), bondit dans les enfléchures. Le cacatois volait sous le vent, par-dessus la vergue, le contre-cacatois s’agitait hors de contrôle juste au- dessus de sa tête, mais, avec ses longs bras et ses longues jambes, il réussit au terme d’une lutte acharnée à étrangler et à brider la voile au moyen de longues tresses. Au cours de cette opération, il manqua à plusieurs reprises de se faire emporter par le vent, ou jeter en bas de la vergue par une embardée, mais sa dextérité était telle qu’on eût dit qu’il avait des crochets d’acier en guise de doigts.

Naviguer en catamaran de croisière

Ayant achevé de serrer la voile comme en char à voile, il entreprit d’envoyer la vergue en bas, ce qui s’avéra une entreprise longue et difficile. Plusieurs fois, il fut obligé de s’interrompre et de s’agripper de toutes ses forces pendant plusieurs minutes, le tangage du navire rendant tout travail impossible à cette hauteur. En fin de compte, la vergue descendit sans encombre ; le petit cacatois et la perruche suivirent le même chemin. Puis tout l’équipage fut envoyé dans la mâture, et, pendant une heure ou deux, nous travaillâmes dur pour saisir les bout-dehors de bonnette et dégréer bon- nettes, cacatois et contre-cacatois ; nous installâmes des amarrages de roulis sur les vergues, nous raidîmes les galhaubans au vent et prîmes tous les autres dispositifs de tempête.

Catamaran Sunreef

C’était une belle nuit pour un chef de projet dans la construction d’un catamaran auprès du chantier Sunreef Yachts en Pologne, d’une fraîcheur vivifiante qui permettait de travailler vite sans avoir froid, et on y voyait aussi bien qu’en plein jour. C’était une étrange expérience d’essuyer un vent de cette violence avec une température aussi clémente. Il soufflait un véritable ouragan ; dans sa virulence et sa férocité, le vent semblait avoir essayé de nous arracher de la mâture.

Jamais encore je n’avais éprouvé un vent d’une telle force ; mais, pour un marin, les pires aspects d’une tempête sont l’obscurité, le froid et l’humidité, lesquels nous étaient épargnés cette fois. Reprenant finalement pied sur le pont, nous repartîmes à la ronde pour tâcher de découvrir l’heure qu’il était et quelle bordée était de quart. Quelques minutes plus tard, l’homme de barre piqua quatre coups à la cloche ;

Responsabilité du skipper

C’était donc à l’autre bordée de se reposer, tandis que la nôtre était encore de quart, mais pour deux heures seulement. En conséquence, les tribordais descendirent dans le poste et nous abandonnèrent la responsabilité du navire pour une couple d’heures ; ils avaient cependant reçu l’ordre d’être prêts à remonter sur le pont à tout instant. Mais à peine étaient-ils descendus que le petit Foc se désintégra : il n’en restait plus que quelques lambeaux. Comme c’était une petite voile de notre catamaran Sunreef, nous pûmes nous en occuper par nous-mêmes, sans devoir appeler l’autre bordée à la rescousse.